Des débrayages ont affecté des usines de PSA Peugeot Citroën jeudi à l'appel de la CGT et de la CFDTmécontentes des propositions de la direction concernant l'activité industrielle, a-t-on appris auprès des syndicats et de la direction.
Ces actions suivent l'annonce fin septembre par la direction de son engagement à augmenter sa production en France et à y maintenir ses usines d'ici 2016 en contrepartie des mesures de modération salariale demandées aux salariés dans le cadre de la négociation d'un accord sur un «nouveau contrat social».
«On dénombrait à 17H30 moins de 1.500 grévistes au cumul de la journée (équipes du matin et de l'après-midi) sur l’ensemble des sites du groupe», a indiqué à l'AFP un porte-parole de la direction de PSA.
«Cela représente une faible mobilisation au regard de l’effectif global de la division automobile c'est-à-dire moins de 2% des effectifs concernés. La production est très peu perturbée», a-t-il ajouté.
A l'usine de Rennes La Janais, environ 650 personnes ont débrayé à la mi-journée, selon la CGT et la CFDT, 320 selon la direction. 180 salariés ont également débrayé dans l'après-midi, a précisé la direction. La chaîne de production a été paralysée, selon les syndicats, qui se sont réjouis de la «réussite» du mouvement.
«On demande juste du boulot», a affirmé Laurent Valy, secrétaire CFDT du site, selon lequel la direction propose un «projet de véhicules avec de très faibles volumes», de l'ordre de 100.000 à 150.000 par an, insuffisants pour garantir du travail à tous les salariés.
La direction a annoncé la fabrication d'un nouveau véhicule en 2017 alors que la production actuelle sur le site s'établit à environ 100.000 voitures par an.
En outre, selon Laurent Valy, 100 jours de chômage technique ont été imposés aux salariés en 2013.
«Le chômage par rotation»
A Sochaux, l'appel à débrayer pendant 1H30 a été suivi par 350 salariés dans la matinée, selon la CGT, par 325 selon la direction qui précise que la production a été seulement ralentie. Un autre débrayage était prévu en fin d'après-midi.
A Poissy, environ 300 personnes des équipes de nuit et de jour ont débrayé, pendant environ deux heures pour chacune des trois équipes, selon le secrétaire général CGT Farid Borsali. La direction n'était pas joignable dans l'immédiat.
A Metz, 120 à 200 salariés ont débrayé pendant deux heures à la mi-journée, selon la direction et les syndicats.
«On a réussi à bloquer les deux lignes de production principales de boîtes de vitesse», a dit Jérôme Contat, de la CGT. En revanche la direction a nié toute perturbation de la production.
Seule la CGT appelait à débrayer à Mulhouse, Valenciennes et Vesoul.
Cent-vingt salariés ont cessé le travail à Mulhouse, selon le syndicat, et 95 selon la direction.
Le mouvement de protestation devait être suivi par une centaine de salariés sur 2.200 à Valenciennes à la mi-journée, selon Cédric Brun, représentant CGT de l'usine produisant des boîtes de vitesse.
«Les salariés refusent que les syndicats signent un accord avec lequel ils seraient complètement perdants», a-t-il déclaré. «Aujourd'hui, la direction de Peugeot veut imposer un gel des salaires jusqu'en 2016 avec un nombre de restrictions, notamment l'overtime (allongement de 10 à 20 minutes de la journée de travail), le chômage par rotation, les mutations forcées, et tout cela sans contrepartie sur l'emploi.»
Les salariés, inquiets de perdre un projet de boîtes de vitesse nouvelle génération, réclament «des annonces écrites en échange de tout sacrifice», a précisé le syndicaliste.
Sur le site mondial des pièces détachées du groupe à Vesoul, une quarantaine de salariés ont débrayé, selon la CGT.